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La capacité d’écrire simultanément un texte en écriture en miroir et normale sans effort présente-t-elle un intérêt pour la recherche sur le cerveau ? C’est la question que nous a posée un lecteur. Dans notre rubrique « La Ligue pour le cerveau répond aux questions de ses lectrices et lecteurs », nous expliquons pourquoi cette capacité n’est pas si rare et comment la perfectionner.
Monsieur M. nous a posé la question suivante pour la rubrique « La Ligue pour le cerveau répond aux questions de ses lectrices et lecteurs » :
Une connaissance m’a récemment appris qu’elle pouvait écrire simultanément le même texte en écriture normale de la main droite et en écriture en miroir de la main gauche. Elle m’en a fait une démonstration et, effectivement, les deux textes écrits simultanément sont parfaitement lisibles. Je trouve cela incroyable. Qu’en pensez-vous ? À mon avis, la recherche sur le cerveau devrait s’y intéresser.
Cher Monsieur M.,
L’écriture en miroir (appelée écriture spéculaire dans le jargon) de la main gauche est certes impressionnante, mais ce phénomène n’est pas aussi rare que vous le pensez : tout le monde peut y arriver avec de la pratique et de la concentration.
Cela s’explique par le fait que notre cerveau est optimisé pour refléter les mouvements : lorsque nous courons, nageons, applaudissons, etc., les deux moitiés de notre corps font symétriquement le même mouvement. Le cerveau est structuré en conséquence : il est divisé en deux hémisphères cérébraux. L’hémisphère gauche du cerveau contrôle la partie droite du corps et inversement. Lors d’un mouvement symétrique, les mêmes zones sont actives dans les deux hémisphères cérébraux, ce qui rend ces mouvements en miroir particulièrement faciles.
En revanche, les petits mouvements précis des mains sont rarement effectués simultanément des deux côtés, car la plupart des personnes ont une main dominante. Cela explique pourquoi il est plus difficile d’écrire en miroir que d’applaudir. On y arrive généralement mieux en écrivant avec de très gros caractères. Les gauchers « contrariés » maîtrisent souvent très bien l’écriture spéculaire, même sans beaucoup d’entraînement. Léonard de Vinci est un gaucher contrarié très connu ! Il appréciait tellement cette aptitude qu’il a écrit pendant un certain temps de nombreux textes en miroir.
Aujourd’hui encore, vous n’êtes pas le seul à être impressionné par ce phénomène : en 2005, Eva Glock de Schwäbisch Hall a même participé à l’émission de télévision « Wetten, dass » et fasciné plus de 14 millions de téléspectatrices et téléspectateurs avec cette capacité. Pour les personnes déjà dotées de cette aptitude, il peut être intéressant de la perfectionner. C’est un bon moyen d’épater son entourage et d’entraîner son cerveau.
Souhaitez-vous poser au comité de la Ligue
suisse pour le cerveau une question susceptible
d’intéresser toutes les lectrices et tous les
lecteurs ? Alors écrivez-nous : info@hirnliga.ch
