Le développement précoce du cerveau

Le développement cérébral commence «in utero» et continue tout au long de la vie, mais c’est pendant l’enfance et à l’adolescence que se déroulent les plus grands changements. Avant la naissance, les neurones sont déjà bien formés. Deux semaines après la conception commence la formation du tube neural, dont sont issus le cerveau et la moelle épinière. Après la naissance, les connexions interneuronales continuent de se former et de se densifier.

Un cerveau malléable
Les expériences sensorielles et les interactions verbales et émotionnelles avec l’environnement viennent modifier les liens que les neurones tissent entre eux. C’est ce qu’on appelle la «plasticité cérébrale». Cette faculté, observable tout au long de la vie - de l'embryon jusqu’à l’âge adulte - est intensifiée lors de périodes dites «critiques» du développement cérébral de l’enfant. Ce sont des périodes durant lesquelles celui-ci est particulièrement apte à certains apprentissages. Il existe par exemple une période critique pour apprendre à parler une langue sans accent, et le fait est que plus on avance en âge, plus il est difficile de bien apprendre une langue.

L’envers de la médaille
La plasticité cérébrale peut cependant devenir problématique lorsqu’un enfant vit dans un environnement néfaste. Un stress ininterrompu et accablant peut par exemple avoir sur lui des effets dommageables, surtout durant les premières années de vie. Un autre exemple d’effet négatif que peut avoir la plasticité cérébrale sont les douleurs fantômes consécutives à l’amputation d’un membre. La Suisse compte plusieurs institutions de recherche où l’on étudie la plasticité cérébrale chez des enfants sains et des enfants souffrant de troubles neuro-développementaux tels que la prématurité, le stress pré- ou postnatal ou des aberrations du profil génétique.

Les émotions, ça s’apprend
Au fur et à mesure que le cerveau se construit et se modifie, se développent chez l’enfant des compétences cognitives, émotionnelles et sociales. Très tôt apparaissent chez lui des capacités lui permettant d’identifier, de comprendre et de réguler ses émotions. La faculté de distinguer les expressions faciales s’observe dès la première année. À sept mois, l’enfant est capable de faire la différence entre certaines émotions et comprend comment se manifestent la colère ou la tristesse. Il sait, dès l’âge de deux ans, catégoriser certaines émotions de base et apprend qu’elles ne s’expriment pas toujours avec la même intensité et qu’elles peuvent avoir des causes différentes. Plus tard, vers la préadolescence, apparaîtront chez lui des stratégies de régulation émotionnelle; il apprendra par exemple à endurer des frustrations. De la même façon que les compétences émotionnelles se manifesteront des compétences sociales; de plus en plus discriminantes, elles lui permettront d’attribuer à autrui des intentions, des convictions ou des désirs. A l’âge de trois ans, l’enfant sait que l’on peut vouloir ou ressentir des choses différentes. Vers l’âge de quatre ou cinq ans, il comprend que les individus agissent selon leur propre conception du monde, quand bien même celle-ci ne serait pas forcément en adéquation avec la réalité.

Des études de la cellule à l’humain
De l’acquisition de ces compétences dépend en partie quelle sera plus tard la socialisation d’une personne. Ces implications intéressent également la recherche sur le cerveau pratiquée en Suisse. Dans l’arc lémanique, chercheuses et chercheurs étudient plus particulièrement les effets que les compétences émotionnelles et sociales peuvent avoir sur les performances scolaires et les comportements sociaux. Ils s’efforcent aussi de mieux comprendre, grâce à ce travail, l’origine de troubles du développement tels que l’autisme, maladie se manifestant généralement par un déficit de la capacité à comprendre les intentions d’autrui ainsi qu’à exprimer et réguler ses émotions. La recherche s’intéresse également aux mécanismes cellulaires et moléculaires qui accompagnent le développement du cerveau, de même qu’à ceux qui sont à l’origine des retards ou des troubles du développement.

Le cerveau est le plus important de nos organes. Et pourtant, il reste tant de choses à découvrir à son sujet.

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