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La tension artérielle qui augmente, le cœur qui s’emballe, le visage qui s’empourpre. Attention, la marmite va exploser. Il faut que ça sorte ! Un scénario que connaissent bien les colériques, et, tout aussi bien, leurs proches et leurs collègues de travail. Ces accès de colère sont aussi mauvais pour l’organisme que pour l’entourage.
Les contrariétés, la colère et l’agressivité, que l’on évacue ou que l’on réprime, mettent en éveil au sein de l’organisme des processus dont le médiateur est le système nerveux sympathique (réaction fuite-combat). Le pouls et la tension artérielle augmentent, les muscles se tendent, la sécrétion d’hormones s’accroît. Beaucoup de gens sentent alors leur visage et leur bouche se crisper et leur circulation sanguine s’emballer. Certains ont l’impression qu’ils vont exploser. Ces phénomènes sont suivis de maux de tête, d’un mal de dos ainsi que d’autres symptômes de contracture.
Les personnes qui se fâchent pour un oui pour un non, qui manifestent irritation et hostilité à l’égard des autres et s’emballent facilement sont particulièrement sujettes aux formes graves d’atteinte cardiaque. Soumis à un stress, le cœur bat plus vite, la tension artérielle augmente, de même que les taux de lipides sanguins. Les personnes qui se laissent facilement emporter par des accès de colère ont un risque de maladies cardiaques plus élevé que les fumeurs.
Quand elles sont fréquentes, la colère et les manifestations d’hostilité peuvent avoir un lien avec une faible estime de soi, des complexes d’infériorité, des états d’angoisse ou des tendances dépressives. On observe en outre chez les personnes colériques des déficits d’empathie, d’égards sociaux, de tolérance et de flexibilité.
Quels sont les moyens de gérer la colère et les agressions ?
- En parler ouvertement avec les personnes concernées
- Réfléchir, analyser calmement la situation
- En discuter avec des tiers, chercher à travers eux un soutien social
- Se donner du mouvement, faire du sport
S’interroger sur soi-même : « Qu’est-ce qui me blesse ou me menace » ? « À quoi mes sentiments se rapportent-ils ? », « En quoi l’autre est-il concerné ?», « Quelles sont mes difficultés ? », « De quoi ai-je peur ? » Ce genre d’exercice fait souvent remonter à la surface des sentiments ayant engendré de l’hostilité : déceptions, impuissance, désir de reconnaissance et de sympathie. Il est souvent plus difficile de regarder en face ces vérités que de se montrer agressif.